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LETTRE OUVERTE DU RABBIN JOHN RAYNER

5 janvier – Dans cette Lettre Ouverte, le Rabbin anglais John D. Rayner, l’un des principaux penseurs du judaïsme libéral dans le monde, répond à la « Lettre d’un Juif à un autre Juif » publiée par David A. Harris, Directeur Exécutif de l' »American Jewish Committee ».
(Traduit de l’anglais par Paul Kessler)


Le texte de Harris reprenait l’argumentaire
habituel de certains milieux appartenant à l’Establishment juif officiel :
Israël a fait une offre de paix généreuse aux Palestiniens, mais ceux-ci
l’ont rejetée et ont déclenché une campagne de terreur. Aujourd’hui il n’y a
plus de partenaire palestinien crédible pour négocier la paix. Arafat est
complice des terroristes. L’Etat d’Israël ne fait que se défendre. Mais les
médias du monde entier se sont déchaînés contre lui. L’ONU aussi lui est
hostile. Une campagne est menée à l’échelle internationale en vue d’isoler,
de condamner et d’affaiblir Israël. Face à cette conspiration mondiale, les
Juifs doivent serrer les rangs pour soutenir le gouvernement d’Israël et sa
politique. – Voici la réponse du Rabbin Rayner :

Cher Monsieur Harris,

Vous ne me connaissez pas, aussi laissez-moi vous expliquer que je suis un
Rabbin en retraite, vivant à Londres, et que j’ai été sioniste depuis mes
années d’enfance passées dans l’Allemagne nazie.

Un ami et collègue m’a fait la faveur de m’adresser une copie de votre texte
de dix pages « Lettre d’un Juif à un autre Juif », daté du 29 octobre 2002. Ce
texte se distingue par une rhétorique brillante ; c’est l’un des plus
vigoureux qu’il m’ait été donné de lire, exprimant l’attitude prédominante
au sein du leadership actuel de notre peuple, aussi bien en Israël qu’en
Diaspora. Vous y citez un grand nombre de faits qui, dans une large mesure,
sont exacts. Mais il n’en est pas forcément de même des généralisations que
vous en tirez. Et par ailleurs, vous négligez une quantité d’autres faits
qui ne confirment pas vos théories. Dès lors, votre « Lettre » m’apparaît
comme un exercice de démagogie plutôt qu’un exposé objectif.

En bref, votre thèse est qu’il existe une conspiration mondiale en vue de
détruire l’Etat d’Israël, et que dans ces conditions il appartient à tous
les Juifs de serrer les rangs pour défendre la politique de son gouvernement
actuel. A mon avis, cette thèse est profondément erronée, et l’attitude
pratique qui en découle est extrêmement dommageable du point de vue de
l’intérêt même de l’Etat d’Israël et du peuple juif.

Vous vous adressez « à tous les Juifs qui continuent à dormir ». Bien que vous
ne les désigniez pas de manière plus précise, je présume que vous visez
essentiellement ceux qui appartiennent au Camp de la Paix. Puisque j’en fais
partie moi-même, je tiens à vous dire qu’à mon sens beaucoup de ces Juifs-là
sont parfaitement éveillés, au point de percevoir la réalité bien mieux que
vous-même. Vous devez savoir que le Camp de la Paix comprend un grand nombre
de personnes éminentes, en Israël comme en Diaspora : hommes politiques,
généraux, professeurs d’université, avocats, historiens, écrivains,
journalistes …

Vous commencez par affirmer que jusqu’en l’an 2000 « tout baignait » pour
l’Etat d’Israël et les Juifs, et qu’ensuite tout a basculé. La volte-face de
la communauté internationale a été si soudaine, dites-vous, que « tous ceux
qui soutiennent Israël ont été traumatisés par la rapidité de la
dégringolade de la position internationale d’Israël après septembre 2000 ».
Il semble que vous-même êtes resté traumatisé depuis tout ce temps, car vous
n’essayez aucunement d’expliquer ce phénomène ; à vous lire, toutes les
forces antisémites et antisionistes du monde entier se sont réveillées d’un
seul coup, pour des raisons mystérieuses.

Mais les phénomènes historiques ont toujours leurs causes, même si parfois
celles-ci tardent à produire leurs effets. J’essayerai donc d’éclaircir ce
mystère à votre place.

– La mise en route du processus d’Oslo a soulevé de grands espoirs des deux
côtés : Elle a renforcé le Camp de la Paix en Israël ; du côté palestinien,
80 000 membres du Fatah ont manifesté en faveur des accords d’Oslo dans les
principales villes palestiniennes.

– Certes, la perspective d’un règlement pacifique fondé sur un compromis
territorial était rejetée par les extrémistes des deux bords, qui exigeaient
respectivement « toute la Palestine » ou « le Grand Israël ». Du côté
palestinien, le Hamas lança immédiatement une nouvelle série d’attaques
terroristes contre Israël. Du côté israélien, Baruch Goldstein massacra 29
Palestiniens en prière dans une mosquée d’Hébron, et Yigal Amir assassina
Yitzhak Rabin.

– Sous le gouvernement Pérès, le processus de paix fit quelques progrès ; du
temps de Nethanyahou, il resta pratiquement bloqué ; par la suite, Barak le
remit en route. Mais durant toutes ces années, la construction
d’implantations juives dans les territoires occupés, commencée en 1967,
s’est poursuivie de façon accélérée en dépit des résolutions de l’ONU et des
réactions de l’opinion mondiale. Ce fait crucial, dont vous ne faites pas
mention, allait forcément entraîner chez les Palestiniens un énorme
ressentiment et une méfiance croissante à l’égard du processus d’Oslo

– Au demeurant, le programme de colonisation ne se limitait pas à un
transfert de population. Il impliquait aussi le déploiement de forces
militaires considérables en vue de protéger les colons, la mise en place de
routes de dérivation (réservées exclusivement aux Juifs) dans toute la
Cisjordanie, la confiscation de terres palestiniennes, la destruction de
plantations, la mainmise sur les ressources en eau et l’étranglement de
l’économie palestinienne.

– De plus, la frustration et la résistance engendrées par cette politique
conduisait Israël à prendre toutes sortes de mesures répressives :
châtiments collectifs, démolitions de maisons, bouclages, couvre-feux. Tout
cela ne pouvait que renforcer encore le ressentiment de la population
palestinienne ; aussi, en septembre 2000, les territoires palestiniens
étaient-ils devenus une véritable poudrière. Ce fut alors que Sharon, par sa
visite sur le Mont du Temple en compagnie d’une énorme escorte policière,
mit le feu aux poudres et déclencha la seconde Intifada.

– La répression israélienne se fit de plus en plus dure et incita les
terroristes palestiniens à multiplier leurs activités meurtrières, y compris
les attentats-suicides. Fatalement, la population palestinienne, même si une
majorité en son sein continuait à désapprouver la violence, était amenée à
sympathiser avec eux et à leur fournir une réserve’ de volontaires. C’est
ainsi que nous vîmes se dérouler, au cours des deux dernières années, la
spirale sans fin des attaques, représailles et contre-représailles.

– Tout cela fut rapporté de manière sensationnelle – et pas toujours
objective – par les médias internationaux. L’opinion publique, dans sa
majorité, était horrifiée par les actions des terroristes palestiniens
(notamment par les attentats-suicides), mais tout autant par la brutalité
des représailles israéliennes, en particulier par les raids d’hélicoptères
d’assaut et les assassinats ciblés. Eu égard, par ailleurs, au non-respect
par Israël des résolutions de l’ONU, à la poursuite incessante de la
colonisation, à l’inégalité des forces en présence et à la disproportion qui
en résultait entre le nombre de victimes d’un côté et de l’autre, il n’est
pas surprenant que de nombreuses personnes aient accordé leur sympathie à la
partie la plus faible.

– Cette évolution de l’opinion mondiale allait réveiller les forces latentes
de l’antisionisme, voire de l’antisémitisme, et alimenter cette animosité
croissante contre Israël que vous avez raison d’évoquer. Toutefois, il ne
suffit pas de dénoncer ce phénomène, il faut l’analyser objectivement.
L’antisionisme ne s’identifie pas forcément avec l’antisémitisme. Et la
condamnation de la politique actuelle d’Israël ne relève pas forcément de
l’antisionisme (il arrive que cette condamnation soit formulée au nom même
du sionisme). Par conséquent, lorsque vous parlez d’une conspiration
mondiale visant à détruire Israël, il s’agit d’une exagération grossière.

Permettez-moi de commenter successivement quelques-unes des affirmations
principales de votre texte :

Vous écrivez : « Malgré les efforts du gouvernement israélien de
centre-gauche en vue de conclure au plus vite une paix historique avec les
Palestiniens, Israël est devenu la cible d’une campagne de terreur planifiée
et déclenchée par les Palestiniens. » Ce que vous ne dites pas, c’est que ce
gouvernement de centre-gauche avait poursuivi sans relâche sa politique de
colonisation, au point d’amener les Palestiniens à ne plus croire au
processus d’Oslo. Vous ne dites pas non plus que, contrairement à la version
israélienne officielle, l’échec final des négociations de Camp David n’est
pas imputable seulement à la partie palestinienne, comme l’ont montré
quelques-uns des meilleurs analystes politiques. Par ailleurs, lorsque vous
prétendez qu' »Israël est devenu la cible d’une campagne de terreur
planifiée », vous laissez entendre (ce qui est absurde) que la politique
antérieure d’Israël – la colonisation des territoires palestiniens et la
provocation de Sharon – n’y a été pour rien. Enfin, lorsque vous parlez
d’une « campagne de terreur déclenchée par les Palestiniens », vous omettez de
dire que les groupes terroristes impliqués dans cette campagne étaient
opposés à Arafat et au processus de paix, et qu’ils n’avaient pas le soutien
de la majorité de la population palestinienne qui – comme l’ont montré
plusieurs sondages – continuait à souhaiter le retour à la table des
négociations afin d’aboutir à la solution des deux Etats.

Vous poursuivez : « Et les médias, à quelques exceptions près, se sont
déchaînés contre Israël. » On a souvent évoqué l’hostilité des médias à
l’égard d’Israël. Je puis seulement répondre, pour ce qui concerne les
médias britanniques, qu’à ma connaissance pas un seul des médias importants
(journaux, chaînes de radio et de télévision) n’a jamais contesté le droit
d’Israël de vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de ses frontières
reconnues par la communauté internationale ; et que ces médias ont toujours
autorisé l’expression d’un vaste spectre d’opinions sur le conflit.

Vous demandez : « Qu’est-ce qu’Israël peut faire en l’absence d’un partenaire
crédible pour la paix et en face d’une vague de terreur sans fin ? » Il va
sans dire qu’Israël doit prendre les mesures nécessaires pour protéger sa
population. Cela, personne ne l’a contesté ; ce sont les méthodes utilisées
qui prêtent à la critique. Quant à l’affirmation selon laquelle « il n’y a
pas de partenaire crédible pour la paix », permettez-moi de rappeler que
l’Etat d’Israël a délibérément manqué plusieurs occasions de mettre fin à
l’état de guerre : d’emblée en 1967, lorsque David Ben Gourion avait
vainement demandé au gouvernement de son pays d’échanger les territoires conquis contre
la paix ; par la suite lorsqu’Israël n’a pas réagi de façon appropriée aux
initiatives de paix du roi Hussein en 1970 et de Sadate en 1977, ni aux
efforts de paix tentés à différentes époques par plusieurs présidents et
représentants américains, ainsi que par d’autres leaders internationaux. En
1982, Israël aurait pu profiter du cessez-le feu sur la frontière libanaise,
qui avait été rigoureusement respecté (à part un incident mineur) par l’OLP
durant onze mois, pour nouer des contacts avec l’adversaire ; mais Sharon
préféra alors envahir le Liban dans le but de détruire l’O.L.P. en tant que
partenaire potentiel pour la paix (tout comme en 2002 lors de l’opération
« Rempart », pour la même raison, il s’est appliqué à détruire l’autorité
palestinienne). Dans le même esprit, il rejeta le processus d’Oslo dès qu’il
devint Premier Ministre ; il empêcha Moshé Katsav, président de l’Etat, de
se rendre à Ramallah pour négocier un cessez-le-feu ; et à chaque fois que
les groupes terroristes palestiniens étaient sur le point de décider de
cesser leurs attaques contre les civils israéliens, il allait immédiatement
déclencher une nouvelle action militaire. Tout son comportement montre qu’il
veut le Grand Israël plutôt qu’un règlement pacifique fondé sur un compromis
territorial tant soit peu acceptable pour le peuple palestinien. Du moment
que Sharon a tout fait pour empêcher l’existence d’un partenaire palestinien
crédible pour la paix, il faut une bonne dose d’hypocrisie pour se
plaindre de l’absence d’un tel partenaire.

Vous prétendez encore qu' »Arafat est directement impliqué dans le
terrorisme ». Pour autant que je sache, cela n’a jamais été clairement
prouvé. Et même si cela était, faut-il rappeler que, dans l’histoire
contemporaine, bien des conflits ont été résolus en négociant avec d’anciens
terroristes ? N’oublions pas non plus que deux Premiers Ministres d’Israël,
Begin et Shamir, étaient d’anciens terroristes.

Vous posez la question : « Aurons-nous la faiblesse d’admettre qu’il existe
une équivalence morale entre la conduite des Israéliens et celle des
Palestiniens au cours des deux dernières années ? » Il ne s’agit pas de cela,
mais rien ne nous autorise à fermer les yeux sur les violations des droits
de l’homme par Israël, abondamment attestées par des organisations
irréprochables telles que BeTselem ou les « Rabbins pour les Droits de
l’Homme ».

Vous affirmez que « l’ONU est systématiquement hostile à Israël. » Cependant,
souvenons-nous qu’Israël doit son existence même aux Nations-Unies, et que
par ailleurs l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité de l’ONU n’ont
cessé d’affirmer le droit d’Israël d’exister en paix et en sécurité dans ses
frontières reconnues par la communauté internationale. Vous ne mentionnez
même pas ces faits essentiels, ce qui dénote un manque d’objectivité
regrettable.

Enfin, vous dites qu' »une campagne internationale a été lancée en vue
d’isoler, de condamner et d’affaiblir Israël ». C’est là encore une vaste
exagération. En fait, il faut admettre que dans une large mesure Israël
s’est isolé lui-même en défiant l’opinion mondiale, s’est condamné par des
actes d’une brutalité excessive et s’est affaibli par sa politique de
colonisation des territoires qui impose des efforts excessifs à son armée et
entraîne des dépenses considérables au détriment de son économie, de ses
services sociaux et du niveau de vie des plus démunis. Et surtout,
l’impression que vous cherchez à créer, à savoir que le monde entier
s’acharne contre l’Etat d’Israël pour le détruire, seheurte aux réalités
suivantes :

– Comme je viens de le dire, l’ONU a toujours reconnu le droit d’Israël
d’exister en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. Il en est
de même de la plupart des Etats membres de cette organisation.

– L’Egypte et la Jordanie ont conclu des traités de paix avec Israël.

– En 1993, Arafat, au nom de l’OLP, fit une déclaration historique
reconnanissant le droit d’Israël à l’existence.

– Le processus d’Oslo a failli réussir : A Taba, en janvier 2001, les
négociateurs israéliens et palestiniens publièrent un communiqué affirmant :
« Les deux parties n’ont jamais été plus proches d’un accord. »

– Il y eut récemment plusieurs initiatives israélo-palestiniennes dans le
sens de la paix, notamment la déclaration de 2001 : « Non à l’effusion de
sang, non à l’occupation, oui aux négociations, oui à la paix », qui fut
signée par un grand nombre d’éminents homme politiques et intellectuels
israéliens et palestiniens, ainsi que par la Coalition Israélo-Palestinienne
pour la Paix.

– Il y a moins d’un an, à Beyrouth, le plan de paix saoudien, prévoyant une
normalisation complète des relations israélo-arabes, fut endossé par
dix-neuf Etats membres de la Ligue Arabe. Il s’agit là sans nul doute d’une
percée majeure.

L’ensemble de ces faits hautement significatifs, que vous ne mentionnez pas,
suffit largement à réfuter votre théorie d’une conspiration mondiale contre
Israël.

Nul ne prétend que la situation présente ne comporte pas des difficultés et
des dangers considérables. Cependant, les grandes lignes d’une solution
réaliste sont évidentes depuis un bon moment déjà. Elles impliquent d’abord
un accord en vue de mettre fin simultanément au terrorisme palestinien et à
la construction de nouvelles implantations israéliennes (conformément au
plan Mitchell), puis l’évacuation des implantations existantes,
l’acceptation de la Ligne Verte de 1967 (avec des ajustements mineurs) comme
frontière d’Israël, la création d’un Etat Palestinien démilitarisé mais
viable ayant sa capitale à Jérusalem-Est, ainsi qu’une aide financière
massive de la communauté internationale afin de renforcer l’économie
palestinienne et de réinstaller ou indemniser les réfugiés palestiniens tout
en évitant de créer une menace démographique pour Israël.

Une telle solution est parfaitement réalisable. Il faut pour cela que la
vaste majorité de l’une et l’autre population, qui veut un règlement
pacifique, impose sa volonté à ses leaders politiques. Il n’existe pas
d’autre chemin pour avancer vers la paix. Mais votre lettre ne va pas dans
ce sens-là, bien au contraire. Elle encourage un certain état d’esprit qui
règne parmi les Juifs aujourd’hui, et qui est fait de compassion pour soi,
d’auto-justification, de paranoïa, d’hystérie, de déni de la réalité et de
refus d’écouter l’autre, ainsi que de cette illusion fatale selon laquelle
la paix dépend de la sécurité alors qu’au contraire la sécurité dépend de la
paix. Elle exprime une attitude qui est tout fait à l’opposé de celle que
devrait prendre un leadership juif responsable à l’heure actuelle.

Aujourd’hui le peuple juif se trouve face à un choix entre deux scénarios.

Premier scénario : Poursuite et intensification de la politique présente.
Une occupation de plus en plus oppressive, entraînant un ressentiment de
plus en plus fort de la population palestinienne. Un cycle sans fin de
violences et de contre-violences. Peut-être même le recours à des procédés
criminels comme l’expulsion massive des Palestiniens (nettoyage ethnique)
dans une tentative désespérée de se débarrasser du problème et de préserver
une majorité juive dans le pays. Un ghetto armé, honni par l’humanité et
défiant l’humanité jusqu’au jour du jugement dernier.

Deuxième scénario : L’Etat d’Israël négocie un cessez-le-feu fondé sur
l’arrêt simultané du terrorisme et de la colonisation, et ensuite – avec
l’aide de la communauté internationale – une paix définitive. Il se retire
jusqu’aux frontières de 1967 et, à l’intérieur de ces frontières, consacre
son énorme énergie et son génie à la création d’une société démocratique,
juste et prospère. Il vivra en paix avec ses voisins, contribuera de manière
positive à la stabilité et au progrès du Moyen-Orient et retrouvera la
sympathie de l’humanité entière.

Malheur aux bergers d’Israël (Ezéchiel 34, 2) qui mènent leur troupeau dans
la mauvaise direction !

L’heure est venue d’appeler notre peuple à choisir le chemin de la paix.
C’est le seul choix valable dans l’intérêt même du peuple juif, du sionisme
et de l’Etat d’Israël ; c’est le seul qui permette d’espérer un avenir
meilleur.

Bien à vous,

Rabbin John D. Rayner

(Traduit de l’anglais par Paul Kessler)