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UNIVERSITES : SOUTIEN A PARIS 6

Lettre adressée au journal Le Monde, par Hilary Rose, Professor Emerita of Social policy, Bradford University
Steven Rose, Professor of biology, The Open University


12 janvier – En tant qu’initiateurs de l’appel à un moratoire concernant la participation d’Israël au système de recherche européen, nous tenons à réaffirmer la légitimité d’un tel appel et à féliciter nos collègues de Paris 6 pour leur position.

Certains ont exposé dans votre journal qu’une telle position serait en conflit avec la liberté de l’Université. Mais une telle liberté ne peut exister que dans un contexte où les droits de l’homme sont respectés. Or Israël, viole ouvertement les droits de l’homme; l’occupation militaire de ce qu’il reste des territoires palestiniens a réduit de manière drastique les libertés des enseignants palestiniens, des chercheurs et des étudiants.
Ce sont pour des raisons identiques que le monde a soutenu le boycott culturel de l’Afrique du Sud de l’Apartheid. Et revendiquer la liberté pour les universitaires du régime colonial blanc n’était pas envisageable face aux revendications des Noirs d’Afrique du Sud en matière de droits de l’Homme.
Le Monde a reconnu lui même que les actions des gouvernements israéliens successifs créent un système d’apartheid. (Le Monde daté du 9 août, page 2 ).
Quant à l’argument selon lequel un boycott des institutions israéliennes serait antisémite, il est tout bonnement ridicule quand on voit le nombre de Juifs européens de renommée mondiale qui se sont associés à cet appel. S’opposer aux actions de l’Etat d’Israël ne veut pas dire nier le droit à l’existence de cet Etat.
La motion de Paris 6 demandant le non renouvellement des collaborations avec des universités israéliennes fait partie de la démarche citoyenne qui consiste à trouver des moyens de pression non violents pour qu’israël recherche une juste négociation avec les Palestiniens.
L’Union Européenne a engagé l’Europe sur la voie d’un réel respect des droits de l’homme. C’est ainsi qu’après bien des années, l’île de Chypre pourra peut-être retrouver son unité, grâce aux pressions exercées par UE sur les deux parties, et à la perspective mise en avant de rejoindre la communauté européenne, à condition que les droits de l’homme soient respectés.
En revanche l’Union européenne met du temps à exercer des pressions similaires pour qu’Israël s’engage sur la même voie et accepte un processus de paix honnête permettant d’aboutir à une paix juste au Proche-Orient. Le fait de refuser d’intégrer Israel au système de recherche européen tant que de telles conditions ne sont pas remplies contribue de manière importante à cet objectif.