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RESISTANCE A UNE VASTE OPERATION DE NETTOYAGE ETHNIQUE A NAZLAT ISLA (CISJORDANIE)

21 janvier – Des villageois palestiniens, aidés de militants pacifistes israéliens et internationaux, tentaient de s’opposer mardi au début d’une vaste opération de « nettoyage ethnique » entamée par les bulldozers blindés de l’armée israélienne, protégés par un important déploiement de forces.


L’opération de destruction de bâtiments commencée mardi à Nizlat Isa, un village tout proche de la « Ligne Verte » (la ligne de séparation israélo-jordanienne d’avant l’occupation de 1967), est particulièrement emblématique de la volonté du gouvernement israélien de vider la région de ses habitants, palestiniens.

De par sa situation géographique, Nazlat Isa s’est développé, au cours des années 1990, comme centre commercial israélo-cisjordanien. Avant la deuxième Intifada de septembre 2000, il attirait un grand nombre d’Israéliens. Malgré la généralisation du bouclage et l’interdiction faite aux citoyens israéliens (hors armée et colons, bien entendu) de pénétrer dans les territoires occupés, ses 170 échoppes sont restées la principale source de revenu des 2.500 habitants de la localité.

Mais tant la présence que le fonctionnement du marché de Nazlat Isa gênent la stratégie d’expansion/annexion /étranglement conduite par Israël.

Les plans israéliens de construction du « mur de protection » prévoient en effet de faire passer celui-ci largement à l’intérieur de la Cisjordanie (à l’est de la « Ligne Verte », donc), et par conséquent d’englober le village, créant une situation potentiellement irréversible.

Mais pas d’englober ses habitants, auxquels Israël n’a aucune intention d’attribuer la citoyenneté, quand bien même ils en voudraient. Aussi, pour les obliger à partir, le gouvernement israélien a-t-il déclaré leurs maisons « illégales ».

Le terme est quelque peu surréaliste, quand on sait que l’illégalité est prononcée par l’armée d’un pays étranger occupant un territoire dont il n’a pourtant pas osé revendiquer la propriété (à la différence, par exemple, de Jérusalem-Est, occupée et annexée officiellement à Israël, quand bien même cette annexion est totalement illégale au regard du droit international).

A la mi-journée, les bulldozers avaient accompli une partie de leurs crimes de guerre, avec la destruction de 12 magasins sur les 42 d’une première tranche promise à la démolition, et réprimé à coups de matraque et gaz lacrymogènes militants internationaux et résidents palestiniens. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés.

La mise en œuvre du nettoyage ethnique n’est pas une surprise. En novembre dernier, des universitaires israéliens ont lancé un appel à la communauté scientifique internationale, lui demandant de prendre des « mesures concrètes » pour faire pression sur Israël, et contrecarrer cette criminelle entreprise.