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Un Syndicat français affiche sa solidarité avec les Palestiniens

Voici le communiqué publié le 10 septembre dernier, en solidarité avec les travailleurs palestiniens, par le syndicat « Union Syndicale Solidaires » (SUD).


Communiqué de l’Union syndicale Solidaires (Sud)

Le 10 septembre 2006

10ème jour de grève générale des travailleurs palestiniens : solidarité !

Les travailleurs palestiniens du public, soutenus pas une grande part de la population, entament ce lundi 11 septembre leur 10ème jour de grève générale. Tous secteurs confondus, enseignement, santé, services sociaux, administratifs, techniques… les 160 000 salariés de l’Autorité Palestinienne ont reconduit la grève, entamée le jour de la rentrée scolaire, contre le non-paiement des salaires.
Les travailleurs palestiniens sont en effet privés de salaire depuis 7 mois. C’est la conséquence directe des sanctions décidées par l’Europe pour punir les Palestiniens d’avoir voté majoritairement pour le Hamas, lors des Législatives de janvier 2006 : embargo sur l’aide internationale, sans laquelle la société palestinienne ne peut survivre, compte tenu de l’occupation militaire et de la colonisation qui confisquent les ressources et empêchent tout développement économique. La même sanction que celle adoptée par Israël, qui refuse de restituer à l’Autorité les taxes commerciales perçues en son nom. Israël où les travailleurs palestiniens sont empêchés de venir travailler, par le Mur, par les check points, par les arrestations, les interdits de toutes natures.

Depuis février, la société palestinienne s’est donc enfoncée dans une très grave crise économique et humanitaire.

165 000 familles sans revenus, des services sanitaires et sociaux dans l’incapacité de fonctionner, une activité de plus en plus ralentie (transports, commerce), tout cela ajouté à l’humiliation quotidienne de l’occupation militaire israélienne, tout cela dans l’indifférence générale de l’Occident et des pays arabes, c’est tout simplement devenu insupportable ! Insupportable d’autant plus que les Palestiniens de Gaza subissent depuis plus de trois mois des interventions israéliennes particulièrement meurtrières (plus de 230 morts à ce jour), et que les assassinats ciblés, les destructions de maisons, se sont intensifiés en Cisjordanie. Ces actes de barbarie sont passés sous silence par les médias.

Les travailleurs palestiniens, toutes tendances politiques confondues, ceux qui sont fidèles au parti du Président, le Fatah, comme ceux qui soutiennent le parti du Gouvernement, le Hamas, les partisans d’une gauche plus radicale, ou qui refusent de prendre parti pour les uns ou pour les autres, tous se sont mis d’accord pour déclencher cette grève générale de protestation contre l’étranglement qui leur est imposé C’est une grande victoire de l’unité des travailleurs, par-delà les clivages politiques et les tentatives de les diviser.

Cette unité des travailleurs palestiniens pour faire valoir leurs droits élémentaires, un salaire en échange du travail fourni, le droit pour leurs familles de vivre décemment, cette unité réalisée a besoin du soutien des travailleurs européens et de leurs syndicats. Leur combat ne peut en effet trouver de débouché positif que si les gouvernements européens débloquent enfin les fonds nécessaires au paiement des arriérés de salaires. Les travailleurs palestiniens ne peuvent rester les otages de l’interminable conflit qui oppose leur gouvernement à ceux de l’Occident.

Il nous revient donc d’exiger que les institutions françaises prennent d’urgence les mesures pour :
– s’engager dans une aide à l’Autorité palestinienne destinée au paiement des salaires et à la remise en service des secteurs prioritaires que sont la santé et l’éducation ;
– faire pression sur la Communauté Européenne pour qu’elle rétablisse elle-même ses aides ;
– forcer Israël à respecter le droit international : restitution à la Palestine des taxes indûment détournées, évacuation militaire de Gaza et de Cisjordanie, arrêt de toutes les violences commises contre les Palestiniens, libération des prisonniers.

Des mesures de rétorsion sont possibles et régulièrement mises en oeuvre contre d’autres Etats qui refusent d’appliquer les conventions internationales en matière de respect de la personne humaine, de droit des peuples à disposer d’une terre et d’y vivre en paix, de liberté de circulation, de droit au retour des réfugiés. Les institutions internationales ont les moyens, si elles le veulent vraiment, de faire appliquer les résolutions de l’ONU face à un Etat d’Israël qui est lui-même très largement sous perfusion occidentale, particulièrement américaine.

L’Union syndicale Solidaires exprime la solidarité des travailleurs de France avec les travailleurs de Palestine et s’associe à leur combat pour qu’il soit victorieux. »

Union syndicale Solidaires (Sud)

CAPJPO-EuroPalestine