Les USA ont condamné mercredi (3 jours après le pogrom), la demande du ministre israélien des Finances pour qu »Huwwara soit anéanti (par l’armée et non par les colons, nuance …), traitant ses propos de « répugnants, irresponsables et dégoûtants « , par la voix de Ned Price.
La communauté juive américaine en a fait autant, utilisant également l’épithète « répugnant », moins de deux semaines avant l’arrivée prévue de Smotrich à Washington pour s’adresser au sommet des dirigeants de l’organisation Israel Bonds...
Le commentateur israélien Nahum Barnea a même été jusqu’à parler de Nuit de Cristal pour parler d’Huwwara. La Nuit de Cristal étant un pogrom organisé contre les Juifs en Allemagne par les nazis en 1938.
« Huwwara n’est pas une histoire de ‘deux camps qui se combattent’. C’est l’histoire d’une superpuissance régionale qui piétine des millions de personnes privées de leurs droits », a pour sa part écrit l’opposant Haggai Matar dans le magazine en ligne 972 +
Gédéon Lévy, l’un des principaux chroniqueurs de Haaretz, a averti que le pogrom de dimanche reproduisait le schéma de « Sabra et Chatila », et a accusé les agences de sécurité israéliennes de ne pas avoir réussi à arrêter le saccage violent des colons « soit par apathie et complaisance, soit parce qu’ils fermaient délibérément les yeux ».
« Il y a tout un système en place conçu pour prévenir et répondre aux meurtres de Juifs israéliens, souligne-t-il. Une armée, une police, une police des frontières, un Shin Bet, voire un Mossad si nécessaire, et tout un État construit exclusivement pour protéger Les Juifs. Les Palestiniens, d’un autre côté, n’ont personne pour les protéger. L’armée est souvent soit silencieuse face à la terreur des colons, soit se joint à elle et la soutient, comme nous l’avons montré dans le passé dans le cas d’une association colons-soldats. milices attaquant et tuant des Palestiniens. »
Human Rights Watch souligne de son côté que même des généraux israéliens, comme le général de division Yehuda Fuchs, un haut commandant de l’armée israélienne, ont utilisé le mot « pogrom » pour parler de ce qu’il s’est passé à Huwwara.
« À l’origine, a-t-il rappelé, c’est un mot russe signifiant « faire des ravages, démolir violemment « . Le terme pogrom a d’abord été appliqué aux attaques brutales de la foule – parfois avec l’encouragement du gouvernement et de la police – contre les communautés juives de l’Empire tsariste russe du XIXe siècle. » Et c’est le plus souvent un mot qui fait désormais référence à l’action des Nazis contre les Juifs, même si des pogroms ont eu lieu avant cette période dans de nombreux pays européens, qui préfèrent ne pas soulever le problème.
Et de plus en plus de commentateurs de tous pays s’accordent pour dire que l’action des colons israéliens n’aurait pu avoir lieu sans la caution, voire les encouragements de toutes sortes, donnés par le gouvernement israélien, qui a d’ailleurs envoyé les colons habiter illégalement et par la force des terres appartenant aux Palestiniens, en même temps que des soldats pour les protéger..
Faut-il rappeler que lorsqu’il torture des enfants palestiniens, kidnappe des Palestiniens dans la rue ou chez eux, lorsqu’il démolit tous les jours des maisons palestiniennes, ou les vandalise lors de raids, déracine des oliviers, empêche des ambulances de secourir des blessés ou des malades, laisse mourir des prisonniers d’opinion en prison, refuse de restituer leurs corps aux familles, ou encore bombarde des civils à Gaza, le gouvernement israélien fait la même chose.
La différence c’est qu’il n’y a pas 400 personnes qui le font en même temps, le même jour, dans une seule ville…
Alors les condamnations actuelles, sans la moindre sanction à l’appui…
CAPJPO-EuroPalestine